Pertinence orthographique et effets de mots transposés dans la tâche de décision grammaticale
Chercheur : Dr. Jonathan Mirault, Université Aix Marseille
Dans cette interview, nous discutons de la recherche du Dr. Mirault avec des phrases grammaticales et non grammaticales bordées par des phrases distrayantes. Consultez l'article publié ici et lisez la suite pour découvrir ses perspectives dans ce domaine.
Parlez-nous de votre parcours de recherche et de votre domaine d'étude.
Je possède un master en neuroscience cognitive et intégrative et un doctorat en psychologie cognitive. Je travaille sur l'identification des mots et la lecture de phrases, depuis le traitement de l'information orthographique jusqu'aux représentations syntaxiques et sémantiques. Je travaille actuellement comme ingénieur de recherche en experimentation et analyse de données.
Qu'est-ce qui vous a motivé à explorer ce domaine ?
La compréhension des mécanismes de base impliqués dans la lecture experte et comment cette connaissance pourrait aider à assister les personnes ayant des difficultés de lecture.
Sur quoi travaillez-vous actuellement ou avez-vous récemment travaillé que vous aimeriez discuter avec nous ?
Des preuves actuelles suggèrent que lorsque l'on lit un texte à alignement horizontal, les informations se trouvant au-dessus ou en dessous de la ligne de texte lue n'influencent pas le comportement de lecture. Nous fournissons ici une investigation plus approfondie sur la façon dont les informations situées au-dessus et en dessous d'une ligne de texte peuvent avoir un impact sur la lecture, allant au-delà de la manipulation typique de flanquage vertical d'un mot unique.
Pouvez-vous décrire le design de recherche et comment vous avez mis en place l'expérience ?
Nous avons créé 100 phrases françaises de 5 mots pour l'étude. Elles variaient en longueur entre 20 et 39 caractères (espaces compris) avec des mots de longueur variant entre 2 et 15 lettres. Pour chaque phrase, nous avons créé une autre phrase composée de mots différents non liés, correspondant en longueur de mots à la phrase cible. Cela a formé les deux niveaux du facteur Type de Distracteur (même vs. différent). Un design en carré latin a été appliqué de sorte que les participants aient été testés dans les deux conditions mais avec des phrases cibles différentes, et toutes les phrases cibles ont été testées dans les deux conditions à travers deux groupes de participants.
Au cours de plusieurs expériences, nous avons ajouté d'autres facteurs tels que la lexicalité des distracteurs (mots vs. non-mots) ou simplement la présence ou l'absence de distracteurs (avec vs. sans). Toutes les données (phrase, condition, numéro de l'item, etc.) ont été fusionnées dans un fichier .csv et importées sous forme de cadre de données.
Les participants ont d'abord lu les instructions puis ils ont commencé par 6 essais pratiques suivis de l'expérience principale après un bref rappel des instructions et des réponses par pression de touche. Un essai a commencé par un croix de fixation pendant 500 ms centré sur l'écran. Ensuite, la phrase cible est apparue centrée sur la croix de fixation, entourée au-dessus et en dessous par deux phrases distrayantes (qui étaient les mêmes) à un espacement normal du texte. Les participants ont été instruits de lire la cible pour compréhension et de presser la barre d'espace lorsqu'ils avaient fini de lire la phrase. Dans certaines expériences, ils devaient presser la flèche droite ou gauche pour décider si la séquence cible était grammaticalement correcte ou non. Un intervalle de 200 ms a précédé l'apparition de la prochaine croix de fixation. La cible et le distracteur étaient présentés en noir sur un fond gris clair. Afin d'assurer que les participants lisaient la phrase cible pour son sens, une question de compréhension oui/non (par exemple, le chat est-il gris ?) apparaissait après la réponse des participants environ tous les 10 items. Les participants ont été instruit d'ignorer les phrases présentées au-dessus et en dessous de la phrase cible centrale. L'ordre de présentation était aléatoire pour chaque sujet (avec la variable Trial_Id).
Parlez-nous de votre conclusion et des implications de celle-ci.
La présente étude a examiné l'impact des stimuli se trouvant une ligne au-dessus et une ligne en dessous de la ligne de texte qui devait être lue par les participants. Basé sur des travaux antérieurs avec des mots isolés, nous attendions une influence négligeable des stimuli distrayants se trouvant au-dessus ou en dessous du mot cible, contrairement aux effets robustes des distracteurs qui sont alignés horizontalement avec la cible (par exemple, Snell et al., 2018b). Sur la base des travaux sur le dérangement visuel, cependant, nous avons émis l'hypothèse que les distracteurs alignés verticalement devraient avoir un certain impact sur la lecture, et que cette influence pourrait être mieux observable lors de la lecture de phrases (contrairement à la lecture d'un mot unique). C'est-à-dire que l'impact d'un dérangement orienté verticalement pourrait être négligeable dans la reconnaissance d'un mot unique, mais cet impact pourrait être observable lors de la lecture d'une phrase complète, étant donné l'impact cumulatif sur une séquence de mots.
Quelles sont vos prochaines étapes avec cette recherche ?
La prochaine étape sera d'utiliser des chiffres comme distracteurs pour étudier l'aspect orthographique (nous l'avons fait pour les aspects lexical et grammatical).
En quoi la conduite de la recherche en ligne est-elle différente de celle en laboratoire ?
Les principaux aspects positifs sont le délai considérablement réduit dans le recrutement des participants et la plus grande variabilité des participants (âge, langue maternelle, etc.) que nous pouvons recruter.
Voyez-vous la recherche en ligne comme l'avenir de votre domaine ?
Pour certains aspects, oui. Une attention particulière doit être portée pour s'assurer que les participants sont fortement concentrés sur ce qu'ils font en ligne. Cependant, pour les expériences qui nécessitent des mesures autres que de simples réponses comportementales, les expériences en laboratoire resteront nécessaires.
Comment avez-vous choisi Labvanced pour vos recherches ?
Nous avons choisi Labvanced car il semble être le moyen le plus simple et le plus complet de créer des expériences comportementales en ligne. La possibilité d'ajouter des scripts Java faits maison est également un plus.
Qu'est-ce qui vous frappe chez Labvanced ?
La facilité d'utilisation (création et diffusion) et la collecte de données.
Que recommanderiez-vous aux étudiants espérant commencer des recherches dans votre domaine ?
De ne pas hésiter à chercher des expériences dans la bibliothèque avant de développer leurs propres scripts.
Avez-vous un message à partager avec d'autres utilisateurs de Labvanced ?
La création d'un forum pour s'entraider pourrait être géniale pour partager des connaissances.